dimanche 15 mars 2009

DE MADAME DE LAFAYETTE ET DE L’ECOLE CREATRICE


Un jour, lorsque de nouvelles solutions courront dans les têtes bien faites de ceux qui le souhaitent, relayées par des médias bien pleins, débarrassés du credo de l’information détournée de sa véritable valeur, il se peut que les filles et les garçons, la masse exclue de tous les externes, les créateurs et les producteurs honnêtes, gagnent sur le terrain d’une existence meilleure grâce à une répartition nouvelle des peines et des plaisirs qui échoient à tout être humain sur Terre. 
En guise de réponse aux détracteurs de la lecture de l’oeuvre de Madame de Lafayette – qui, avec Denis Diderot, Benjamin Constant et Choderlos de Laclos, incarne la création du roman classique – dans les lycées et aux conservateurs ambitionnant d’en préserver sa perpétuation, et d’une manière plus générale, afin d’apporter notre contribution au débat éternel sur l’éducation dans le panorama du monde existant, nous livrons à ceux que cela intéresse une analyse d’Isidore Isou, extraite de son Traité d’Economie Nucléaire, I - Le Soulèvement de la Jeunesse, Tome III - La solution du protégisme juventiste, 1949, Centre International de Création Kladologique, Paris, 1971. (Anne-Catherine Caron)
"Esquisse d’une pédagogie juventiste 
1) Critique préparative d’une éducation économique
On a attiré l’attention sur l’une de ses obscurités peu intelligibles que les créateurs de formules économiques ont omis faute de pouvoir la saisir dans le piège de leurs abstractions.
Un théoricien est impatient devant ce qui glisse à ses éléments et formules déjà énumérées. Des principes lumineux se combinent parfaitement en-decà des crises de conscience, considérées comme de simples malaises dont une discipline générale n’a pas à se préoccuper. Dans le domaine où Smith a observé une réadaptation de la courbe de l’offre-demande à l’instant de surproduction, donc mécanisme spontané de réajustement des excès individuels, Sismondi, en fouillant le concept de soi, a découvert la crise, la misère, le chômage, l’expropriation automatique. Dans le domaine où Riccardo avait décrit une coïncidence exacte entre l’émission, l’encaisse et l’investissement, Keynes trouve un emploi optimum, flottant sous le tourbillon des facteurs psychologiques comme « l’incitation à investir », « la variation des vues sur l’avenir », « le faux équilibre », capable d’expliquer « le paradoxe de la pauvreté au sein de l’abondance ». Et dans le domaine où Say reconnaissait d’avance un marché et un échange juste entre le salarié et l’entrepreneur, Marx a montré « l’obligation de la vente du travail » (« peau tanée ») l’usine où règne l’anarchie économique et la promiscuité de la « caserne ».
En offrant à l’éclaircissement de l’Economie la subsistance de l’externe et en décrivant une vie « humaine » aussi grouillante et aussi riche en événements que celle de l’agent économique (20 – 30 ans), Isou met en question les formules de Mises et de Strigl selon lesquelles toute relation entre les individus peut s’expliquer à la lumière du concept d’échange.
L’auteur a dévoilé encore l’une de ces zones noires avec lesquelles l’ignorance de la science nous a habitués depuis plusieurs siècles, l’un de ces terrains sauvages et misérables près desquels la crainte de la Culture est passée comme un songe crispé, aveugle, en tournant la tête.
L’économique créatif, en chiffonnant la courbe des prix, l’a faussée totalement, de telle manière qu’en réessayant ce dispositif exact de distribution sur le territoire de l’externité, il met l’observateur dans un dilemme: ou il rejette comme inemployable et mensonger ou il l’emploie comme régulateur dans un monde en débandade, son ordre étant nécessaire au désordre de l’objet envisagé.
Dans cette brousse, cette rose des vents des peines-plaisirs est un principe provisoire, capable d’orienter les chercheurs au milieu de la jungle de massacres et de rapines de la jeunesse.
Nous avons déjà décrit, durant la première dimension du bicaténage, l’esclavage juventiste et nous avons découvert dans le monde moderne l’école comme un ergastulum, usine-caverne-bagne de « la révolution industrielle », tumeur spécifique du surmenage gratuit où le désordre le plus apocalyptique règne entre l’offre et la demande". (p.p 99 et 100).
III) Esquisse d'une éducation créative
L'école a, d'abord, un but utilitaire immédiat: celui de permettre l'internement de l'élève dans une branche productive quelconque, afin de lui assurer l'acquisition du standing borné indépendant.
On ne peut pas affirmer comme Joli que le destin de l'éducation est de faire fonctionner toutes
les facultés de l'individu, car la vie même fera un choix entre ses aptitudes et son intérêt, poussant jusqu'à la limite nécessaire de la spécialisation l'action des facultés développées.
L'effort quotidien de l'homme a soin de démontrer, par le rejet et l'oubli des connaissances vaines, stupidement imposées à l'école, l'inutilité de toute une partie du bagage intellectuel ingurgité par obligation et dépourvu d'intérêt pour les travaux ultérieurs.
De ce point de vue, les accusations pleuvent contre l'école actuelle considérée comme une "maison d'abêtissement public" où des êtres passifs sont astreints à apprendre par coeur des notions qu'ils ne comprennent pas et de discourir sur des sujets aussi ridicules que dérisoires.
Combien d'individus préoccupés par les "lettres" se rappellent encore une année après les avoir apprises, les formules de chimie organique ? A la radio seulement, pour les jeux du jeudi, quelques potaches se font de la concurrence à propos de la date de la bataille de Marignan ou de la date de la naissance de Louis XV. Et combien de gens intelligents, passés par les bancs de l'école, se souviennent encore les vers en latin ou en français qu'ils ont tous été astreints d'apprendre par coeur et de bégayer avec crainte devant un professeur mécanisé et qui n'avait d'autre métier que ce genre d'auscultation ? "Savoir, pour savoir, écrit Hubert, est la plus vaine des vanités, mais savoir pour comprendre, pour agir, pour jouir, pour aimer, pour être soi, voilà le but et l'espoir".
L'éducation de l'acquis doit offrir au jeune la structure des connaissances mondaines possibles. N’ayant, actuellement,comme but qu’une simple destruction de temps, elle est une fragmentation de la connaissance, une dissolution de la culture morcelée, une impossibilité de saisissement et d'appui.
"Nos classes sont remplies de neurasthéniques, de névrosés, et somnolents sans énergie qui n'attrapent que des miettes de connaissances. Le grand problème pour l'élève est d'éviter la mauvaise note par des lambeaux appris par coeur, des ruses et des fraudes La culture personnelle passe au dernier plan; la grande affaire est d'éviter à la fois l'effort et la punition". Et Ehm, qui cite Bouchet, renchérit : "Les examens, le baccalauréat et les divers concours imposent le bourrage et atrophient chez les enfants toutes les facultés de décision, d'action et le libre développement. Les classes surpeuplées et les horaires chargés entraînent le surmenage physique et moral dont les effets sont connus. L'élève ne travaille pas spontanément mais plutôt avec une révolte intérieure et secrète (...) Au point de vue méthode, c'est le verbalisme qui règne".
Par. ailleurs, l'inutilisation du temps tend à détruire les fondements mêmes de la connaissance, par une espèce d'attaque des racines du savoir. La culture est un prétexte qui empêche foncièrement de rendre les élèves "intelligents", car la désobéissance des derniers répond au manque de prévoyance des professeurs. Il n'y a que la marée d'abêtissement qui retient l'être dans un état oppressif et permet au "maître" impuni de se jucher ex-cathédra.
"On n'accuse pas seulement les programmes scolaires de fatiguer les, élèves, on. leur reproche encore d'en faire des jeunes sans culture, Non seulement les heures nombreuses qu'ils consacrent au travail sont nuisibles à leur santé, mais elles seraient perdues pour leur formation intellectuelle... Dans son dernier rapport (Revue Universitaire mars , 1923), Monsieur Bouglé a signalé que sur 204 concurrents, le jury a trouvé 30 copies excellentes, 42 détestables ayant mérité des notes allant de 1 1/2 à 1/2 et 43 franchement mauvaises avec des notes allant de 5 à 6 1/2. On est confondu, dit-il, devant le vide, l'incohérence, la sottise et l'incorrection de certains devoirs. On se demande comment certains candidats ont pu réussir à passer leur baccalauréat décemment, comment ils ont pu conserver cette débilité de pensée, cette absence de logique, cette vulgarité de sentiment et d'expression qu'on trouve dans leur copie. L'orthographe est passée au dernier rang de  leurs préoccupations. Dans telle copie, on relève 30 fautes d'orthographe... Le doyen de la Faculté de Droit de Caen me disait à moi-même que ces jeunes gens ne savent pas l'orthographe, ils ne savent ni penser, ni écrire (..,.)" La cause ?" Jusqu'à dix-sept ou dix-huit ans, les enfants ont été abreuvés de cours et de conférences; ils n'ont presque pas eu le temps pour réfléchir en dehors des classes, pour lire, à leur gré; pour laisser à leur esprit quelque initiative. Les programmes ont beau prescrire "les lectures complémentaires", nous savons tous, que le collégien d'hier comme celui d'aujourd'hui arrive à peine à trouver le temps nécessaire pour faire les devoirs réguliers, apprendre les leçons, préparer des textes".
C'est à l'éloignement de tout but visible pour un nombre infini d'années qu'il faut attribuer le désespoir du disciple: celui-ci a l'impression de nager dans un océan sans fin de connaissances dont les seuls signaux sont la régularité des examens.
L'affranchissement de l'école, l'indépendance vis-à-vis de l’esclavage des parents, l'atteinte du propre standing borné, voilà les buts de l'enseignement, voilà ce qui donne des ailes à un effort mal employé, jusqu'à présent. L'apprentissage est un contact permanent de l'être avec le milieu: il a lieu depuis la naissance, car' il y a une curiosité naturelle de l'enfant pour tous les éléments avoisinants, intérêt qui se traduit par des questions "naïves" et par une assimilation et une appropriation des conditions d’existence. L'homme a appris le monde dans le monde chaque jour, et dans les livres il n'est venu chercher qu'une plus exacte interprétation des choses rencontrées. L'être sait que le feu le brûle, que le soleil éclaire et chauffe ou qu'il a besoin de se nourrir, notions acquises par une prise de connaissance directe des phénomènes essentiels de son existence. Dans l'école, l'enfant vient chercher des schémas compréhensibles, mémorables, utilisables, des manifestations d'autour, méthodes qui lui offriront une page vivante de la "vérité acquise" dans ces matières et le pouvoir d'agir sur des apparitions qui lui glissaient jusque-là entre les mains. Or si, entre son état donné et le but qui est un pouvoir visible sur les forces d'alentour s'étend une trop longue distance, si l'apprentissage dure outre-mesure, on abuse du pouvoir de concentration du jeune, on transforme l'impatience du commencement en terreur devant la fin.
"Fonctions sensorielles, motrices, affectives et intellectuelles ne doivent pas être considérées les unes à part les autres; elles n'ont de sens qu'intégrées dans une activité complexe. Il faut donc qu'elles puissent s’orrganiser en vue d'un but à atteindre qui attire l'enfant et qui soit en même temps socialement appréciable". Or, il ne peut pas y avoir d'autre but et d'autre intérêt que l'acquisition du standing borné. L'approche de cette réalité d'homme, mimée dans les jeux et dans les plus beaux moments libres, doit être la certitude et le prix proche du travail de l'élève: celui-ci doit frôler cette existence à tout instant et voir ses efforts quotidiennement récompensés par le décroissement de la distance qui le sépare de sa "situation". Cette supériorité représentée par "la grande personne", le jeune doit la connaître dans son contenu afin de pouvoir marquer sur sa carte (non dans une attitude passive et attentive au calendrier seul) les victoires enregistrées quotidiennement dans son combat pour la fin comme dans la guerre de conquête, les petits drapeaux notent l'avance des armées. La possibilité de finir au plus vite les études doit dépendre strictement de la propre volonté du jeune, de son unique élan; chaque petit exercice dont il sera déjà capable encourageant la poursuite ininterrompue jusqu'à l'acquisition totale.
La vision ininterrompue des relations avec le monde hâte le pouvoir de participation de l'élève à l'échange peines-plaisirs.
(LXXXVII) Depuis sa naissance, l'enfant découvre déjà ce qu'il sera toujours : un système de besoins qui appelle des satisfactions. Or, l'enseignement doit représenter la compréhension des meilleurs moyens de satisfaction (selon la loi du moindre effort), mis à la disposition de l'individu par le circuit productif et aussi l'acquisition du pouvoir de création des moyens nouveaux accompagnant les possibilités existantes.
En tenant compte de ces normes, on affirmera que le système pédagogique doit offrir, par ses expériences et les résultats déjà obtenus, les principes d'une rapide, dense profonde et vivante méthode de connaissance
Notre nouvel enseignement, né d'une abolition de l'esclavagisme scolaire par l'insurrection des masses d'externes, rappellera certains essais fragmentaires et incohérents, réalisés par quelques maîtres de l'école nouvelle auxquels manquaient cependant un principe général d'organisation, un cadre défini de transsformations et un but précis à atteindre par l'ensemble du système.
X) POUR UNE EDUCATION CYNIQUE
Afin de mieux assujetir les externes, le trafic s'efforce de leur imposer le respect et l'obéissance, en leur offrant une image sublime et trompeuse d'eux-mêmes. L'enfant vit alors dans un monde contradictoire, déchiré entre la "bassesse" ressentie en lui-même et la "puissance morale" des "supérieurs" qu'il a appris à idéaliser: d'un côté, un monde véridique, le sien, basé sur des valeurs exactes (désirs, appétits, moindre effort, intérêt personnel) et de l'autre côté, un monde qui lui semble élevé sur des structures difficiles à atteindre : sacrifice de soi, renonciations, altruisme, effort par charité, etc... Ainsi se forme une première perversion obtenue par la violation de la nature correcte de l'individu qu'on cherche à réduire à un état subordonné. La soi-disant cruauté première des enfants est le résultatd'une altération fondamentale de leur psychisme ordinaire, obtenu par le mensonge idéaliste et le fouet qui tend à ramener les naïfs à ce faux modèle.
Le premier désespoir, né de la discrépance entre ce qu'on est et ce que les autres paraissent (veulent paraître), représente une preuve criarde de l'envahissement de "l'historique" sur 'un marché. L'individu se forme longtemps ainsi avec une carte faussée des notions, promenée dans le monde comme une bosse maladroite et gênante, une boussole qui marche à l'envers des lois physiques et géographiques communes. Si cette marque infamante, inhumaine s'imprime définitivement dans l'âme de l'être, on voit sortir de l'école,ces "nigauds", ces refoulés innocents et donquichottesques, ratés et aplatis dans un monde incompréhensible, ces spectres imbécilisés et dépouillés.
Cette morale populiste a marqué chaque enfant durant un certain temps. Or, malgré la perversion imposée, en contact quotidien avec le milieu, dans les rapports établis avec les internes, la vérité économique apparaît: l'individu découvre lentement et successivement,par des révélations "abominables", le système réel de la conduite humaine.
Les bandeaux par lesquels on meurtrissait la chair de l'être se déchirent, éclatent, et un nouveau désespoir brise l'âme de l'enfant: non seulement parce qu'il découvre un "monde laid" (selon les lois du bien et du mauvais, appris au cours de la première perversion), mais parce qu'il se découvre menti durant des années, dirigé stupidement vers une direction mensongère. (p.p. 121- 124)

jeudi 5 mars 2009

VIDE, EN EFFET!


















Légende de la photo : Isidore Isou, Extrait de « Introduction à l’esthétique imaginai-re », revue Front de la Jeunesse, n°7, mai 1956
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Du 25 février au 23 mars, le Musée d’Art Moderne du Centre Pompidou ne se contente pas de parler du vide, il nous le montre.
En dehors de vides identiques répartis en différentes salles, qu’y voit-t-on ? Des cartels qui nous suggèrent la présence de l’invisible (Klein), d’un volume d’air conditionné entre quatre murs (Art and Language), d’un lieu propice à la réflexion et à l’échange (Robert Barry),d’un espace vide où l’auteur est censé revenir régulièrement pour réfléchir à ce qu’il pourrait y réaliser (Robert Irwin), du rien (Laurie Parsons), d’un bâtiment de Mies van der Rohe inoccupé (Bethan Huws), du résultat d’une restauration architecturale (Maria Eichhorn), d’un système d’écoute dissimulé (Roman Ondàk) ou, encore, d’un espace vide réservé à l’intérieur du musée (Stanley Brown).
Dans tous ces cas, il ne s’agit que de valeurs particulières, mais concrètes, de la réalité qui ont été détournées et signées en elles-mêmes par leur auteur comme des œuvres d’art sans ne jamais parvenir à aller au-delà du principe général de l’appropriation esthétique formulé par Duchamp à partir de 1915 et repris par Man Ray un peu plus tard.
Pour l’auteur de Air de Paris il s’imposait que d’autres réalisaient sous ses yeux les déclinaisons infinies que lui-même s’était toujours interdit d’accomplir. A leur sujet, dans une lettre adressée à Hans Richter en date du 19 novembre 1962, il déclarait que « Le néo-dada qu’ils appellent Nouveau Réalisme, Pop Art, Assemblage, etc. est une solution de facilité et vit de ce que Dada a fait. Lorsque j’ai découvert les ready-made, j’ai essayé de disqualifier l’esthétique. Dans leur néo-dada, ils ont pris mes ready-made et y ont trouvé une beauté esthétique ; je leur ai jeté un porte-bouteille et un urinoir à la figure, comme un défi, et voici qu’ils les admirent pour leur beauté esthétique ! ».
De même, Roland Sabatier rapporte que Man Ray lui aurait confié au cours de l’année 1971 que les artistes de ces mêmes groupes « n’offraient aucune originalité nouvelle » et qu’ils étaient pour Dada, « ce que Carzou ou Labisse étaient, en dépit de leurs succès à cette époque, pour le Surréalisme ».
Cette fois encore, il est regrettable que le Centre Pompidou s’obstine à propager des réalisations imitatives au détriment des grandes créations originales du passé et, plus encore, aujourd’hui, des créations du Lettrisme qui, dans l’art plastique, notamment, sont les seules à avoir dépassé le persiflage dadaïste, le rien, le n’importe quoi ou le vide promu au rang d ‘œuvre d’art pour dévoiler, d’abord, dès 1950, l’art hypergraphique, basé sur l’intégralité des signes concrets de la communication visuelle, ensuite, en 1956, l’art infinitésimal ou imaginaire préoccupé de l’organisation des expressions inconcevables, invisibles, impossibles ou transcendantales; deux systèmes complétés par la méca-esthétique intégrale, proposant aux arts toutes les catégories de supports et d’outillages, et le cadre supertemporel, dédié uniquement à la participation du public, dans le cadre desquels s’inscrivent des réalisations inédites d’Isidore Isou et de ses camarades, comme Le Film-débat (1952), puis La Plastique rhétorique (1960), qui réduisaient l’œuvre à des discussions sur sa possibilité d’existence, de nouveaux supports avec La plastique gazeuse et physico-chimique (1960), ou encore le rythme de la Polythanasie esthétique capable d'agir méthodiquement en faveur de l'anéantissement complet de tous les arts.
Mais, sans doute, faudra-t-il attendre certainement longtemps !
N’est-ce pas ce même musée du Centre Pompidou qui a acquis ses premiers ready-made de Duchamp seulement à partir du début des années 1980, alors qu’antérieurement il faisait déjà entrer les plagiaires de ce créateur dans les collections publiques ?
Gérard Bermond