lundi 20 décembre 2010
PARUTION DE TOTH "HORS-SERIE" N°1
samedi 4 décembre 2010
LE LETTRISME ET L'ART CONTEMPORAIN
GUILLAUME ROBIN
LETTRISME LE BOULEVERSEMENT DES ARTS
Editions Hermann (Collection Savoir lettres)
samedi 20 novembre 2010
LETTRISME : VUE D’ENSEMBLE SUR QUELQUES DÉPASSEMENTS PRÉCIS, DÉTAILS
Le soir du vernissage (de gauche à droite), Eric Fabre, Sandro Ricaldone, Roland Sabatier, Robert Bonaccorsi.
L'oeuvre a-optique ou rhétorique d'Isidore Isou (1960)
Robert Bonaccorsi, le Directeur de la Villa Tamaris, présentant l'exposition dans le cadre du vernissage.
Reconstitution de l'exposition d'oeuvres supertemporelles réalisée par Isidore Isou en 1960 à la Galerie l'Atome.
Robert Bonaccorsi, à gauche, et Roland Sabatier lors de la mise ne place des oeuvres.
Anne-Catherine Caron lors de la mise en place de Dispersion de collection dans le cosmos.
dimanche 14 novembre 2010
LETTRISME : VUE D’ENSEMBLE SUR QUELQUES DÉPASSEMENTS PRÉCIS, LE CATALOGUE
Catalogue de l’exposition : Édition française, 24 x 16 cm (broché), 264 pages (220 illustrations coul. et n. et bl.) Éditions : Villa Tamaris Centre d’Art / La Nerthe. Diffusion : Les Belles Lettres
Sommaire de l’ouvrage : Robert Bonaccorsi : Lettrisme : vue partielle sur quelques ressassements palingénésiques. Roland Sabatier : Vue d’ensemble sur quelques dépassements précis. Roland Sabatier et Philippe Blanchon : Quelle exposition pour le lettrisme ? Philippe Blanchon : Isou, le Lettrisme et les lettristes. Isidore Isou : Mode d’emploi du supertemporel. Roland Sabatier : Le « dit » et le « lit » dans initiation à la haute volupté. Sandro Ricaldone : La marche sans fin du film supertemporel. Isidore Isou : Manifeste de la télescripto-peinture. Eric Fabre : Isidore Isou et la méca-esthétique. Catherine Goldstein : Les mathématiques comme hypergraphie. Isidore Isou : Explications sur « La Créatique ou la Novatique ». Anne-Catherine Caron : Narration et prose dans le lettrisme. Isidore Isou : Du sourire de la Joconde à l’hyper-sourire et à l’hyper-rire d’Isidore Isou en passant par un hommage à Marcel Duchamp. Roland Sabatier: La mémorisation esthétique. Isidore Isou : Oeuvre d’art corporel. Roland Sabatier : Du soulèvement de la jeunesse à la carte de la culture. Roland Sabatier : Positions du lettrisme. Isidore Isou : En guise de conclusion provisoire. Légendes des œuvres et documents. Biographies des artistes et des auteurs. Bibliographie générale.
mercredi 3 novembre 2010
ISIDORE ISOU & L'ART SUPERTEMPOREL
Exposition du 23 octobre au 28 novembre 2010
Visite filmée commentée par Anne-Catherine Caron (Lien)
mardi 2 novembre 2010
RADIO-ACTIVE ICONOPHAGE & LETTRISME
Interview de Roland Sabatier et de Damien Dion, réalisés par RADIO-ACTIVE 100fm, le 22 octobre 2010 à la Villa Tamaris Centre d'Art de la Seyne-sur-mer, dans le cadre de l'exposition Lettrisme: vue d'ensemble sur quelques dépassements précis.
mardi 26 octobre 2010
lundi 25 octobre 2010
LE LETTRISME: UN DISCOURS EN ACTE
Le texte qui suit, de Robert Bonaccorsi, figure en préface du catalogue de l'exposition "Lettrisme: vue d'ensemble sur quelques dépassements précis", organisée à la Villa Tamaris Centre d'Art du 23 octobre au 28 novembre 2010. Ed. Villa Tamaris/La Nerthe, 2010. (Textes de Robert Bonaccorsi, Isidore Isou, Catherine Goldstein, Eric Fabre, Philippe Blanchon, Sandro Ricaldone, Roland Sabatier et Anne-Catherine Caron). Distribution Les Belles Lettres. Nous le reproduisons intégralement dans "Riposte Lettriste" avec l'aimable autorisation de l'auteur.
LETTRISME : VUE PARTIELLE SUR QUELQUES RESSASSEMENTS PALINGÉNÉSIQUES
Le Lettrisme, où ce que l’on en dit ou écrit… Malentendu, sarcasme, perplexité, caricature, silence président dès l’origine (1945) dans les commentaires sur ce mouvement dont l’écume scandaleuse portée par l’air du temps favorisait l’inscription dans le registre des effets de mode. Ainsi Roger Nimier au détour d’une critique publiée en 1950, parlait d’Isidore Isou comme d’un « garçon bien oublié de nos jours », en affectant même de s’interroger sur son patronyme « Ison ou Isou »1. Le Léthé reste toutefois un fleuve au cours incertain. Voici cinquante-sept ans plus tard un nouvel acte de décès du Lettrisme associé plus que jamais à son initiateur. « Isou est mort et le lettrisme avec lui. Tant mieux, fermons la porte »2. Clouer le cercueil, définitivement si possible ou plus subtilement réduire le message au canular, au n’importe quoi en l’assimilant à un dilettantisme fébrile. Prendre le Lettrisme au sérieux, au « pied de la lettre » ou se complaire dans le second degré ? Christophe Bourseiller recense « deux lettrismes », celui des dix premières années qui incarnerait une « étape décisive sur le chemin qui mène au dépassement de l’art dans la vie même » et l’autre qui se serait « pris au sérieux », « respectabilisé »3. Une « supercherie » qui aurait dépassé ses instigateurs. Une approche qui explique la pérennité du mouvement par une grâce diffuse, une inconscience, (presque une naïveté) féconde, en laissant de côté l’importante production théorique (manifestes, tracts, pamphlets, livres, articles…) consubstantielle à sa fondation.
Une périodisation identique peut se retrouver chez Isidore Isou. Elle prend alors acte d’une tardive et légitime reconnaissance. « Sur le plan de l’évolution collective, mes camarades du mouvement ont été les individus les plus haïs de ce siècle incompréhensif, avant d’être acceptés, déjà, un peu partout et même d’être aimés comme des personnes qui ont mieux combattu dans la plupart des domaines de la culture et de la vie »4. L’objet de l’analyse semble se dérober, y compris et peut-être surtout, pour ses contempteurs. Le Lettrisme, gesticulation bouffonne, creuse et dérisoire ? Ébauche incertaine d’une esthétique de la subversion généralisée à venir ? Nouvel avatar de « l’œuvre d’art totale » ? 5. « L’ultime avant-garde » ? 6. Pourquoi ne pas rendre compte de l’histoire et du présent de cette effervescence qui persiste et signe ? Donner simplement à voir et à comprendre.
L’éternel retour ou la répétition permanente d’une image ambivalente, contrastée, fortement marquée par une réelle dimension médiatique, témoigne, souvent à rebours, de la permanence et de l’influence du mouvement lettriste. Les milliers d’entrées sur internet constituent à cet égard beaucoup plus que l’indice d’une popularité qui s’est manifestée très vite par le biais de la parodie, de la citation, de l’allusion, dans la grande presse, le cinéma ou le polar… Écoutons le héros de Michel Lebrun s’interroger en 1961 sur un groupe de jazz novateur (« un laboratoire où se forgeait la musique d’après-demain ») en référence au Lettrisme. « J’étais dans l’état d’esprit qu’aurait pu éprouver Lamartine à l’audition d’un poème lettriste »7. Ici, au cœur de ce que l’on appelait un « roman de gare », se trouvent distinguées les notions de continuité, d’héritage, de rupture, de nouveauté, de création, de légitime surprise devant l’inconnu. « Mon but était d’avancer toujours vers d’inédits territoires, ils manquaient d’un système » (Isidore Isou)8. En conséquence, une méthode pour remettre en cause la vie sociale dans toutes ses dimensions, y compris personnelles, pour repenser la culture dans sa globalité par et pour la création. « Il faut qu’un novateur bouleverse non seulement son milieu, mais aussi soi-même, non seulement soi-même, mais aussi son milieu »9. En 1949, Isidore Isou proposait dans La Mécanique des femmes, un « Discours de la méthode pour bien conduire l’amour et chercher la vérité dans la science »10…
L’exposition de la Villa Tamaris et l’ouvrage qui l’accompagne se présentent donc comme un état, une proposition concrète, ou l’aspect documentaire et l’aspect esthétique se complètent en tentant de rendre compte de l’approche holistique du mouvement lettriste. À l’opposé de tout « glossaire pour apedeutes »11, le propos s’apparente à une « pédagogie esthétique »12, pour reprendre l’heureuse formule de Roland Sabatier qui a assuré et assumé pour l’essentiel la cohérence et la réalisation de ce projet. Un discours donc, en actes, sur la méthode, indissociable d’une leçon de choses sur la dynamique créative du Lettrisme.
Robert Bonaccorsi
Notes
1. Roger Nimier, « La littérature à Luna Park », La Table Ronde mars 1950, cité par Marc Dambre in Roger Nimier hussard du demi-siècle, Paris, Flammarion, 1989, p.341.
2. « Le lettrisme est mort, tant mieux ! « . On trouve cet article qui cumule la détestation sans faille du lettrisme et la défense (tardive) de Charlie Chaplin, sur internet (Agora vox – 6 août 2007).
3. Christophe Bourseiller, « Les surprises du théâtre lettriste « in Les Têtes de Turc (septième colloque des Invalides – 2003), Du Lérot éditeur 2000, Tusson, pp. 115 à 117. La description de la naissance et de l’évolution du Lettrisme par Christophe Bourseiller constitue une brillante synthèse des tentatives d’explication du mouvement lettriste par le canular, le gag, la mauvaise foi… « Imaginons que je lance un courant artistique. En usant d’incantations parareligieuses et de justifications fumeuses ne reposant sur aucun socle linguistique, je suggérerais à mes ouailles de composer des poèmes d’avant-garde, en n’usant que de consonnes ou de voyelles, puis d’atteindre une transe factice en les déclamant dans des restaurants à la mode. J’irais moi-même perturber divers colloques et me livrerais en public à de mémorables piaillements. Je baptiserais mon empire en le nommant « lettrisme ». Le terme est à la fois vaguement obscur et facilement mémorisable. Je repousserais sans cesse les bornes de la bienséance. J’irai jusqu’à me proclamer messie et ourdirai des simulacres de rituels. Mais comment réagirais-je, si je devenais soudain objet d’études, si de sérieux universitaires incapables d’esquisser un demi-sourire entreprenaient de commenter mes délires d’une voix lente et soporifique ? J’en serais probablement fort marri. Mais comme je saurais rebondir en toute occasion, j’embrasserais du regard le champ qui s’ouvrirait. Je réaliserais que mon coup publicitaire s’avère riche de potentialités inattendues. Se pourrait-il que j’occupe sans le vouloir un créneau porteur ? Pourrais-je exploiter le filon à long terme ? ».
4. Isidore Isou, La Créatique ou la novatique 1941 – 1976, Paris, Ed. Al Dante Léo Scheer, 2003, p. 1345.
5. A Theater without theater, Macba de Barcelone, Musée Berardo de Lisbonne, Walker Art Center de Minneapolis 2007- 2008.
6. Bernard Girard, Lettrisme, l’ultime avant-garde, Les Presses du Réel, 2010.
7. Michel Lebrun, De quoi vous mêlez-vous ?, Collection Un mystère n° 564, Presses de la Cité n° 564, p. 1961.
8. Isidore Isou La Créatique et la novatique, op. cit, p. 1098.
9. Ibid, p.1099.
10. Isidore Isou, Isou ou la mécanique des femmes, Aux Escaliers de Lausanne, 1949 , p. 251.
11. Laurent Tailhade, projet de « glossaire pour faciliter aux apedeutes l’intelligence du Pays du Mufle » (annoncé dans l’édition de 1894 d’Au Pays du Mufle et non réalisé).
12. Roland Sabatier, Œuvres de pédagogie esthétique, Sepa, Rennes, 2006, Semaine n°109, octobre 2006.
A PRENDRE A LA LETTRE
23/10 > 28/11/2010 - VILLA TAMARIS CENTRE D'ART
A prendre à la lettre
Cet automne, le lettrisme est à l’honneur d’une exposition à la Villa Tamaris Centre d'Art.
Du 23 octobre au 28 novembre, le centre d'art de la Villa Tamaris présente une exposition retraçant l’histoire du lettrisme, mouvement indiscipliné aux accents révolutionnaires, à l’origine d’innovations esthétiques et conceptuelles déboussolantes.
« Le poète dilate les voyelles » comprend Isidore Isou, fondateur du mouvement lettriste, après avoir lu la phrase de Keyserling : « Le poète dilate les vocables. » Cette sentence agit comme une révélation. Un choc. Elle signe l’acte de naissance du lettrisme en 1945, mouvement artistique et littéraire d’avant-garde laissant éclore une nouvelle conception de la création, dont découle une transmutation de la culture dans son ensemble.
A ses origines : « la loi de l’amplique et du ciselant », une interprétation inédite de l’Histoire de la poésie, dont l’évolution se subdivise, selon Isidore Isou, en deux phases. Depuis Homère jusqu’à Victor Hugo, elle s’intensifie, s’accroît en lyrisme et en puissance versificatrice, se dépasse: c’est, selon le théoricien lettriste, la « phase amplique ». Puis, de Baudelaire à Tzara, en passant par Rimbaud et Lautréamont, elle s’émiette, se morcelle, s’autodétruit peu à peu. Au cours de cette « phase ciselante », la poésie est dépouillée de son contenu signifiant, destituée en ces composantes infimes. Ce qui subsiste en dernière instance : la lettre, en tant que particule première et fondamentale, érigée en principe suprême par les lettristes.
Cette théorie se transforme en principe de compréhension de tous les arts, qui se voient réduits à leur formes d’expression les plus pures. Ce moment de fragmentation est conçu comme étape suprême de l’évolution des arts, créateur de vérité en tant que vecteur d’anéantissement du spectaculaire. Les propositions se décuplent: peinture hypergraphique, épousant l’ensemble des signes de communication, montages discrépants au cinéma, fruits de la disjonction entre son et image, ou encore photographie esthaïperiste, quittant le domaine de la reproduction pour se constituer dans le mental des spectateurs. Des arts du spectacle à l’architecture, les formes d’expression témoignent d’une richesse prolifique. Elles fusionnent entre elles, s’interpénètrent, allant jusqu’à épouser tous les champs du Savoir, de la philosophie à la science. Un système d’interprétation du monde inédit voit alors le jour, élaboré autour de la notion centrale de création, comprise comme ce qui subjugue l’art dans la vie même. Au confluent entre éthique et esthétique, les explorations lettristes se déploient alors comme quête de l’imprévisible nouveauté, recherche joviale de l’inconnu qui viendra subvertir le réel.
Car si le lettrisme repose sur un socle théorique solide, l’exaltation euphorique de la vie, folie joyeuse et ivresse révoltée, joue un rôle central pour Isidore Isou, Gabriel Pomerand, Roland Sabatier et les autres. Artistes et penseurs, les lettristes étaient aussi une bande de trublions rigolards à l’énergie provocante. De distributions de tracts en interventions chaotiques, ils prônent la réinvention du monde en multipliant happenings et petits scandales. Ainsi, en 1950, ils investissent la cathédrale de Notre-Dame et annoncent la «mort de Dieu» pour célébrer Pâques. Un an plus tard, ils débarquent au festival de Cannes et projettent leur film Traité de Bave et d’Éternité, puzzle d’images hachurées, sons saccadés et poèmes onomatopées, compilation de morceaux récupérés dans les poubelles du Service Cinématographique des armées. En synergie étroite avec son élan créateur, le lettrisme, mouvance à «l’écume scandaleuse», exhale un souffle profondément libérateur, une puissance revendicative et émancipatrice.
La Villa Tamaris Centre d’Art (La Seyne sur Mer) propose de prendre acte de cette effervescence grâce à son exposition Lettrisme, vue d’ensemble sur quelques dépassements précis, qui se déroule du 23 octobre au 28 novembre. De 1945 jusqu’à aujourd’hui, l’exposition retrace les différents moments de l’Histoire lettriste grâce à un florilège d’œuvres représentatives, issues en grande partie des arts visuels. Sans prétendre embrasser le mouvement dans sa globalité – ce qui serait impossible - il s’agit d’offrir un panorama de la pluralité foisonnante de ses propositions afin de pouvoir rendre compte de la singularité de cette école de pensée. En retraçant sa dynamique créative, l’exposition révèle son importance artistique, dont les survivances imprègnent toujours profondément notre présent. Son héritage se reflète, en effet, dans de nombreuses formes créatives: Situationnisme, Nouvelle vague cinématographique, poésie sonore, performances, Body-art, art conceptuel…
Grâce à cette exposition, le commissaire Roland Sabatier, également un artiste-clé du lettrisme, livre un vibrant hommage à ce collectif d’artistes trop longtemps relégués dans l’ombre, dont le slogan d’après-guerre semble cependant si justement résumer notre époque: «Si vous ne sauvez pas la jeunesse, la jeunesse vous perdra!»
>Exposition Lettrisme, Vue d’ensemble sur quelques dépassements précis à la Villa Tamaris Centre d’Art (La Seyne sur Mer) du 23 octobre au 28 novembre 2010.
Marina Skalova
23/10 > 28/11/2010
VILLA TAMARIS CENTRE D'ART
samedi 9 octobre 2010
BANDE-ANNONCE LETTRISME / VILLA TAMARIS
jeudi 16 septembre 2010
FAUX-SEMBLANT, PAS SÛR!
dimanche 5 septembre 2010
MARCEL DUCHAMP ET LE LETTRISME
LES LIMITES DE MARCEL DUCHAMP ou DU SILENCE DE MARCEL DUCHAMP A LA DEFENSE DU POP'ART
Nous ne discutons pas le fait indéniable que Marcel Duchamp est un grand créateur dadaïste et surréaliste.
I) Mais comme pour nous la recherche, la création et la lutte pour la transformation du monde ne peuvent s'arrêter jusqu'à la conquête du Paradis — et, en cela, la poursuite du combat de Breton et de Tzara, jusqu’à sa mort, nous apparaît comme une preuve, tant est que nous en ayons besoin —, nous n'avons jamais eu d'estime pur le soi-disant silence ou l’arret de l’action « lourd de mystère » du « joueur d’échec » qui nous semblaient surchargés de démagogie, lorsqu’ils ,e se confondaient pas avec l’impuissance, la résignation, la complaisance à des faiblesses sans vertu.
II) Mais nous arrivons à préférer le silence à la parole stupide, car si le premier maintient à l'acquis, la seconde détourne vers des positions arriérées.
Dans L’Express de Juillet 1964, Marcel Duchamp déclare : « Oui, je suis seulement un monsieur qui regarde et qui aime la nouveauté. C’est pour cela que je suis assez partisan du Pop Art. C'est une chose plaisante que de voir des peintures qui font entrer des images de "comics book" " dans le domaine sacro-saint du Grand Art.(sic) Et faire avaler ça au public, voilà qui me ravit. Remarquez, on ne le fait pas avaler sans qu’il n'y ait rien dessous, sinon on le dégueule au bout de quinze jours. » (resic)
Duchamp, qui ignore que les images des "comics book" ont été introduites dans le Grand Art, comme moyens fragmentaires d'un Langage Intégral, dès 1950 par les lettristes et hypergraphes, devrait mieux employer son silence pour apprendre où en est la création contemporaine, pour ne plus défendre un ersatz de néo-dadaïsme et du lettrisme comme l’expression originale de la peinture contemporaine.
D'ailleurs, toutes ses pensées dépassées et erronées sur l'art, sur le goût et sur le langage, débitées dans la même interview, nous prouvent que le pauvre Marcel Duchamp devrait s'adonner à une bonne cure de rajeunissement intellectuel, s'il ne veut pas que ses paroles cossent d'être des « ready-made » novateurs et deviennent des « ready-made » de la bêtise rétrograde.
Breton applaudissait Léo Ferré, Marcel Duchamp le « pop'art ».
RROSE SELAVY, BROYEUSE DE CHOCOLAT EN 1914, BROYEUSE DE MERDE CINQUANTE ANS APRES.
FONTAINE (1917) N'EST PLUS DEBOUCHEE DEPUIS CETTE DATE ? WHY NOT TO SNEEZE ?
Texte d’Isidore Isou publié (non signé) dans « Avant-garde lettriste et esthapéïriste » n°2, Novembre-décembre 1964.
mardi 13 juillet 2010
« LA F(R)ACTURE GENERATIONNELLE? » AUX CAHIERS DE L’EXTERNITE
La place exorbitante qu’a pris, avant les turpitudes Woerth/Bettancourt, le débat sur les retraites, est un signe manifeste des antagonismes réels qui travaillent la société, des voiles divers avec lesquels le vieux monde entend continuer à s’imposer et à imposer sa grille de lecture usée jusqu’à la corde. Chacun joue sa partition à merveille : la droite, plus comptable que jamais, souligne l’urgence d’une réforme au regard de l’allongement de l’espérance de vie et de la diminution du nombre d’actifs, la gauche et les syndicats ne sont pas avares en contre-propositions au nom de la « justice sociale » et de la solidarité intergénérationnelle : élargissement de l’assiette de cotisation, taxes exceptionnelles sur les revenus financiers, prise en compte des années d’études ou simple statu quo pour les moins ambitieux…. Bref, c’est la bonne vieille opposition capital/travail qui joue une énième représentation et passe ainsi sous silence ...
Suite de l'article sur : http://voiceofexternity.blogspot.com/
vendredi 18 juin 2010
LES FLECHES DE PETER PAN DANS LES BRUMES MYSTERIEUSES DES CATHEDRALES
Eric Fabre, Mel Ramsden et Anne-Catheirne Caron, un soir de la fin du mois de mai, à Lisbonne, à proximité du Musée Berardo.
Le 31 mai 2010, invitée au Musée Berardo de Lisbonne par le grand collectionneur Eric Fabre, pour l’inauguration de l’exposition Algumas obras a ler/ Colecçao Eric Fabre où après avoir obtenu plusieurs jours auparavant l’accord enthousiaste de ce dernier ainsi que celui du conservateur de cette institution, Anne-Catherine Caron a exécuté une œuvre préalablement conçue à Paris, Un mot dans un carré de caron, qui consistait en la distribution discrète de petits carrés jaunes dans lesquels elle demandait aux invités d’inscrire un mot ou un signe de leur choix, pour la constitution d’une réalisation visant à réunir l’ensemble en vue d'une exposition en hommage au grand collectionneur.
Cette œuvre corporelle, à laquelle ont spontanément participé, en même temps qu’une centaine de personnes présentes dans le Musée Berardo, le collectionneur lui-même, son épouse, ses enfants, le critique Christian Schlatter, leurs amis, son assistant Joël Audebert, Carlotta Cernigliaro, ainsi que nombre d’artistes présents, tels Michaël Baldwin et Mel Ramsden (Art&Language), Braco Dimitrijevic, de même que plusieurs de nos grands camarades du groupe lettriste, Alain Satié, Broutin et Roland Sabatier qui ont tous accueilli avec sympathie cet événement qui, en aucune manière, n'a dérangé ou troublé le vernissage.
Un autre lettriste présent, Jean-Pierre Gillard, dédoublé en la personne de Jim Palette, signataire du « Blog du Lettrisme » a alors déclaré vouloir réfléchir à sa coopération qu’il n’a finalement jamais remise à l’auteur.
Or, c’est justement ce dernier qui, dans son support « journalistique » virtuel, précisément le 18 juin, sous le titre Le Mystère éthique ou la Jurisprudence Caron, réinterprète et dénature le sens et les moyens de cette action pour en faire un « cas de jurisprudence », en arguant du fait, par une accusation injuste fondée sur des faits qu’il n’a même pas pris la peine de vérifier, qu’Anne-Catherine Caron s’est introduite « à (sic) force dans une exposition extraordinaire préparée par le plus grand ami des lettristes pour laquelle elle n’a pas été retenue ». De là, il tire hâtivement la conclusion que le « code éthique jusqu’ici largement partagé entre nous » aurait été enfreint et aboutit à l’idée saugrenue que, à partir de son constat, toutes règles entre lettristes seraient désormais abolies – y compris, semble-t-il, les règles les plus élémentaires de la politesse, et que chacun pourrait dès lors agir à sa guise n’importe où et n’importe comment (?).
Ces allégations malheureuses et irréfléchies, données pour la résultante d’une vigilance exemplaire, s’achèvent par la question de savoir ce que faisait le groupe de klado-vigilance qui, insinuant son parti pris, aurait laissé cette artiste se produire en marge de la manifestation lisboète, alors que ce comité, représenté sur place par son créateur Roland Sabatier, a justement constaté que les moyens mis en œuvre par cette camarade féminine, totalement approuvés par les organisateurs, était légitimes, qu’ils ne nuisaient aucunement à l’intégrité de l’exposition où ils s’inséraient et à laquelle, finalement, elle apportait une dimension enrichissante.
Par contre, ce même comité, qui assume aussi un rôle de conciliation, a observé que la présence de ce camarade lors de cette même soirée du vernissage a sans doute été beaucoup plus remarquée et, plus encore, se demande, tout en le déplorant, comment un lettriste peut en arriver à manquer aux lois les plus élémentaires du droit, en diffamant publiquement et sans raison une artiste de son groupe.
mercredi 2 juin 2010
LA LUMIERE JUSTE DE LISBONNE: ALGUMAS OBRAS A LER (QUELQUES ŒUVRES A LIRE) COLECCAO ERIC FABRE
Cette œuvre, qui figure dans le hall du Musée Berardo, a été conçue par Roland Sabatier à partir d’une caravane présentée comme un « Musée lettriste ambulant » offrant, d’une part, sur la totalité de sa surface extérieure, les explications textuelles et idéographiques, à caractère hypergraphique, en rapport avec les théories générales du lettrisme, précisément avec la création dans les arts plastiques et le roman ; d’autre part, à l’intérieur, l’organisation d’une œuvre supertemporelle invitant les visiteurs, à l’aide d’instruments et de matériaux mis à leur disposition, à participer pratiquement à l’évolution du contenu de ce projet, à le développer, l’enrichir, le modifier ou le contredire indéfiniment.
Cette exposition est en elle-même une « riposte » à la fois juste et cinglante, due à l’initiative du conservateur du Museu Berardo de Lisbonne et du collectionneur Eric Fabre, lancée à l’adresse de ce que l’intelligence occidentale propose sous le terme d’art contemporain.