LA
(CERTAINE) IMAGE DU CINÉMA DE ROLAND SABATIER
Projections de 12 films de Roland Sabatier organisées dans le cadre de son exposition OEUVRES DE PEDAGOGIE ESTHÉTIQUE (1988-1990).
Du 9 novembre 2013 au 9 février 2014
FONDATION DU
DOUTE / BLOIS
PAVILLON DES
EXPOSITIONS TEMPORAIRES
Programmation établie par Anne-Catherine Caron
Movies,
l’autre, 1969. Film infinitésimal en exposition permanente dans la salle de
projection. (Encre sur papier, 65 x 55 cm). Dans ce film « tout ce qui
bouge » suggère les images et les sons d’une œuvre filmique imaginaire
totalement ouverte et pour toujours à la participation du public. Le mouvement
des spectateurs se substitue ici à celui du cinéma en mouvement.
Le Songe
d’une nudité, 1968. 16 m/m, N&B et couleur, 19 minutes. - Ce film est essentiellement composé de longues
séquences de pellicules détournées, altérées et en partie abrasées, et
entrecoupées de brefs passages de manifestations en faveur du Soulèvement de la jeunesse tournés dans
Paris et de négatifs montrant un personnage aux prises avec une attente vaine.
Outre la destruction des images, son intérêt principal réside dans la
proposition d’une bande sonore qui est, elle-même, mise en abîme au point de ne
plus laisser subsister que quelques phrases, des mots détachés ou des syllabes
séparées rendant celle-ci en partie mutilée.
No movies, 1968. Vidéo
couleur, 19 minutes. - Ce film offre un plan ininterrompu de l’image
réfléchie dans un miroir d’une jeune femme pensive. Le son se construit autour
de l’énonciation lancinante, également ininterrompue, dérivée d’extrapolations
ou de dénaturations du mot « image ». Par le mono-signe, ce film
explore l’expression de la mise en doute du cinéma fondé sur les
multi-écritures visuelles et sonores.
Évoluons
(encore un peu) dans le cinéma et la création, 1972. Film 16 m/m, couleur, 25
minutes. - Sur des images banales visant à illustrer potentiellement un
aperçu des thématiques envisagées par le cinéma passé, ce film hypergraphique
propose dans la bande sonore la description minutieuse de l’ensemble des signes
qui au lieu d’être inscrits sur les images sont ainsi donnés en dehors d’elles.
Au spectateur d’assurer mentalement la jonction de ces deux expressions. Pour Isidore Isou, la bande-son de cette réalisation "nous laisse espérer une existence faite de simplicité édénique, mais inabordable dans le dépassement du texte des nombres, symboles des relations qui nous emprisonnent. Ce film ouvre de hautes possibilités de développement et d'épanouissement."
Esquisses, 1978. Film vidéo, sans image, sonore, 32 minutes. - Un film qui veut exister mais qui n’y parvient pas ! Construit autour de « Savoir », « Devoir », « Pouvoir » et « Vouloir », cette réalisation sans image se préoccupe de toutes les modalités, positives et négatives, énoncées verbalement, dans un crescendo précipité, de l’inexistence du cinéma. Ces dernières agissant à son encontre comme autant de motivations anéantissantes.
Esquisses, 1978. Film vidéo, sans image, sonore, 32 minutes. - Un film qui veut exister mais qui n’y parvient pas ! Construit autour de « Savoir », « Devoir », « Pouvoir » et « Vouloir », cette réalisation sans image se préoccupe de toutes les modalités, positives et négatives, énoncées verbalement, dans un crescendo précipité, de l’inexistence du cinéma. Ces dernières agissant à son encontre comme autant de motivations anéantissantes.
Je ne cherche
pas un Isou parfait, mais je trouve un Isou meilleur (1978). Film
vidéo, 32 minutes. - Le film se constitue d’un ensemble de plans fixes en
noir et blanc en rapport avec la vie et l’œuvre d’Isidore Isou, le créateur du
Lettrisme, dont les images sont partiellement déchirées ou mutilées. Ces
dernières servent de base à un développement sonore énonçant des termes
synonymes de l’insuffisance, de l’altération, de l’imperfection, de la
fragmentation ou de l’appauvrissement. Ce film « infinitésimal raté et
inachevé » donne à réfléchir sur les grandeurs et les misères de la
créativité.
Regarde ma
parole qui parle le (du) cinéma
(1982). Film vidéo, 46 minutes. -Ce
film relate dans la bande sonore l’histoire d’un cinéaste qui, laissant
vagabonder son imagination, rêve à un cinéma futur tout en se remémorant les
grandes scènes du cinéma passé qui lui sont suggérées par certains actes de la
vie quotidienne se déroulant devant lui. Sans relation avec ce récit et en
guise d’images inexistantes se succèdent sur l’écran les définitions techniques
de tous les cadrages et tous les mouvements opérés par une caméra dans la
réalisation cinématographique auxquelles s’ajoutent quelques photos
emblématiques de cet art. Ce film est un hommage au cinéma de tous les temps.
Quelque part
dans le cinéma, 1982. Film vidéo sans image, sonore, 28 minutes. -
L’auteur décrit lui-même cette œuvre comme un « film, qui parle, sans
jamais en montrer le moindre signe, de toutes les particularités d’une
narration hypergraphique destinée à se perpétuer en tant que telle sous une
forme exclusivement verbale ». En ce sens, cette œuvre radicale se
présente comme un film anti-hypergraphique, ou comme une réalisation
hypergraphique réduite à une conférence relative aux valeurs de ce genre
nouveau de narration.
Mise en place
de rires justes dans une société injuste,
1985. Film
vidéo, 27 minutes. - Des contrepèteries entrecoupées de rires et adaptées
aux célébrités de l’époque sont offertes comme de simples tremplins à la
conception mentale des images, des plans et des sons virtuels situés au-delà de
toutes les beautés concrètes. Insolite et forcément désopilant !
Œuvres pour
chiens, 1991. Film vidéo, couleur, 51 minutes. - Film documentaire sur l’exposition de Roland Sabatier, Œuvres pour chiens, organisée à la
Galerie Artcade de Nice du 25 sept. au 2 nov. 1991. Dans le cadre du vernissage
de la manifestation, où les chiens nombreux, conduits par leur maître et les
pompiers de Nice, affluent pour admirer ou réaliser les œuvres présentées, ce
reportage intègre Le Fichier des chiens
perdus dans la réaction culturelle et l’Œuvre
de pédagogie esthétique pour canins réalisée par l’auteur. Les chiens à
l’assaut de l’art officiel à Nice !
Pour-Venise-quoi ?, 1994. Film
vidéo, 45 minutes. - Tout en achevant le film qu’ils ont réalisé, un couple
dialogue interminablement au sujet de l’amour, de la vie, de la société et de
la photographie. Au cours d’une exposition d’un artiste du groupe lettriste, le
jeune homme est abattu et meurt juste après avoir demandé à sa compagne de
terminer son œuvre. L’image s’ajuste à ce déroulement pour n’en visualiser que
des parties infimes tandis que leurs paroles sont accompagnées d’énonciations
chiffrées pour suggérer les distances qui séparent les protagonistes dans
l’écoulement temporel de la réalisation.
Propriété
d’une approche, 2008. Film vidéo sonore et en couleur, 38 minutes.
- La bande son est construite à partir d’une
communication faite par l’auteur à un colloque de Cerisy-La-Salle. Elle rend
compte des échanges établis de 1946 à 1966 entre André Breton, le créateur
finissant, et Isidore Isou, le créateur qui arrive, soucieux d’obtenir
l’adhésion du premier pour la défense des conceptions esthétiques et politiques
dont il est porteur. La section visuelle, proposée en discrépance, tente de
cumuler en son sein toutes les formes existantes, banales ou détériorées,
ciselées, hypergraphiques, infinitésimales et excoordistes de l’histoire de la
photographie.
ROLAND SABATIER : "OEUVRES DE PEDAGOGIE
ESTHETIQUE" et "La (CERTAINE) IMAGE DU CINEMA DE ROLAND
SABATIER". La visite floue (avec une répétition) de l'exposition au
Pavillon des expositions temporaires de la Fondation du doute de Blois.
Documents Archives Anne-Catherine Caron, 2013.
www.rolandsabatier.com
A LIRE UNE INTERVIEW DE ROLAND SABATIER SUR LETTRISME ET EXTERNITE : "Lorsque j'expose au Centre Pompidou, je ne me demande pas si j'expose chez un ancien président de la République…"
http://lettrismeexternitefeminine.blogspot.fr/search?updated-min=2013-01-01T00:00:00-08:00&updated-max=2014-01-01T00:00:00-08:00&max-results=2
A LIRE UNE INTERVIEW DE ROLAND SABATIER SUR LETTRISME ET EXTERNITE : "Lorsque j'expose au Centre Pompidou, je ne me demande pas si j'expose chez un ancien président de la République…"
http://lettrismeexternitefeminine.blogspot.fr/search?updated-min=2013-01-01T00:00:00-08:00&updated-max=2014-01-01T00:00:00-08:00&max-results=2